ELA va tenir son 16e congrès les 2 et 3 juin à Bilbao

2025/05/28
16Kongresua.jpeg
"Le premier syndicat basque, ELA, tient son congrès confédéral les 2 et 3 juin prochains à Bilbao. Nous [Syndicalistes] traduisons ici un article qui fait le point sur l’évolution du nombre d’adhérent·es, la féminisation du syndicat et la place centrale de sa caisse de grève comme outil de lutte."

Michel (militant Union Locale CGT)

En 2024, ce sont 5,6 % des adhérent·es qui ont perçu une indemnité de grève (ce pourcentage à la CGT donnerait environ 30 000 personnes…). Ces grèves aboutissent à un conflit gagné tous les 4 jours. Des conflits où ce sont les secteurs féminisés qui se trouvent en pointe. Et un budget financé à 92 % par les cotisations, certifié par des journalistes. Un modèle syndical qui fonctionne, et qui détonne dans un paysage du syndicalisme europpéen où c’est plutôt la crise qui règne.

Nous reviendrons ultérieurement sur ce congrès, en particulier sur les parties du document d’orientation relatives à la négociation collective, l’organisation, la syndicalisation, le développement du Plan stratégique d’égalité de genre, et les alliances syndicales et avec le mouvement social. Ce sont là des thèmes récurrents à chaque congrès depuis de nombreuses années.

ELA a certifié, devant un groupe de journalistes de différents médias, les chiffres réels de ses membres, dans un exercice de transparence unique au Pays basque : elle leur a donné accès (en protégeant les données personnelles) aux fichiers d’adhésion. Les journalistes ont vérifié qu’ELA compte 104 159 membres (au mois de février dernier), soit 3 234 adhérent·e supplémentaires depuis le précédent Congrès en 2021 (il y en avait alors 100 925). Cet événement a généralement lieu dans les semaines précédant le congrès d’ELA : le 16e congrès se tiendra les 2 et 3 juin à Bilbao.

D’autres données significatives liées à l’adhésion permettent de dessiner la réalité d’ELA : le pourcentage de femmes dans le syndicat est passé de 46 % à 47,7 %, surtout grâce au secteur des services (où les femmes sont presque deux fois plus nombreuses que les hommes) – et plus précisément dans les secteurs les plus précaires. ELA est donc particulièrement représentée là où le travail syndical est le plus vital, là où les travailleuses sont le plus démunies.

L’adhésion est fondamentale pour comprendre le travail syndical et le caractère même d’ELA : grâce à cette force militante, 92 % des revenus annuels proviennent de ses ressources propres. « Les adhésions et les cotisations sont une condition indispensable pour pouvoir développer un syndicalisme de confrontation. L’autonomie est une condition préalable à l’exercice d’un contre-pouvoir politique et économique. Il n’y a pas de contre-pouvoir possible sans autonomie », a souligné le secrétaire général Mitxel Lakuntza.

Amaia Muñoa, membre du Comité exécutif [équivalent du Bureau confédéral à la CGT], a également fait le point sur la situation financière d’ELA. Elle a souligné la force de sa caisse de grève, qui permet aux adhérent·es en grève de percevoir une indemnité mensuelle de 1450 euros (dans les conflits ordinaires) [indemnité minimale – le salaire minimum interprofessionnel est de 1380 euros]. En 2024, 5 653 membres ont bénéficié de la caisse de grève : « Cela explique la capacité d’ELA à défendre les conditions de travail, car la grève est un élément fondamental de la négociation collective conflictuelle, qui n’est pas subordonnée aux entreprises », a expliqué A. Muñoa.

ELA a augmenté le niveau d’indemnité de grève mensuelle de 25 % au cours des quatre dernières années, ce qui reflète la bonne santé de la caisse de grève, alimentée par le versement du quart de la cotisation mensuelle de chaque membre. Mitxel Lakuntza souligne que « la caisse de grève est l’une des expériences de solidarité les plus puissantes de notre pays. 104 000 personnes soutiennent toustes les travailleurs et travailleuses en grève avec le quart de leur cotisation. ELA continuera à renforcer sa caisse de grève, car elle est largement la clé de nos acquis syndicaux ».