Pays Basque en transition
Txetx Etcheverry, Animateur de la Fondation Manu Robles-Arangiz en Pays Basque nord, impliqué dans différentes alternatives sociales et écologiques locales et dynamiques de construction nationale basque (Article publié dans Enbata)
Ce samedi 24 septembre, Bizi a présenté à Bayonne un rapport d’étape de 88 pages faisant le point sur le suivi des engagements municipaux climat énergie. Les 30 communes, où vivent près de 75 % de la population d’Iparralde, dont les maires ont signé début 2014 le pacte de transition énergétique de Bizi font, depuis, l’objet d’un travail de veille citoyenne mené par le comité Hitza Hitz.
La réflexion et le débat portent notamment sur la manière de dessiner un projet de territoire en transition pour Euskal Herria
Les engagements pris par ces maires concernent une douzaine de thématiques (urbanisme, mobilité, énergie, bâtiment, agriculture, déchets, etc.) et doivent être remplis tout au long des six ans du mandat municipal.
Le comité Hitza Hitz de Bizi veut maintenant dynamiser des relais locaux dans ces 30 communes, susciter de nouvelles rencontres entre communes, entre élus et entre habitants.
L’objectif est de s’assurer que les engagements se traduisent bien en actions concrètes de transition écologique et un second rapport fera le point sur les avancées —ou les renoncements— dès 2018.
De Bayonne à Mauléon
Jon Palais, intervenait le vendredi en ouverture des rencontres, pour analyser la situation post-COP21 et pour théoriser certains concepts stratégiques et axes de travail concrets du mouvement climat
La même matinée du 24 septembre, c’est dans les rues de Mauléon qu’une cinquantaine de personnes manifestaient en vélo à l’appel du groupe local Bizi! Xiberoa. Des revendications très concrètes étaient ainsi portées pour impulser la création d’un réseau de voies cyclables dans et autour de Mauléon, à poursuivre jusqu’à Licq- Atherey, en passant par Tardets et les villages alentours.
Iparralde en transition
C’est l’objectif exprimé dans la contribution remise ce vendredi 23 septembre par Bizi! au Conseil de développement du Pays Basque. La constitution d’une Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) est un pas important dans cette perspective.
En effet, la loi de transition énergétique et la loi NOTRe confèrent de nouveaux périmètres et compétences aux différentes collectivités territoriales, et donnent de nombreuses et nouvelles possibilités d’actions en faveur du climat dans les politiques publiques locales. Les EPCI sont un des deux acteurs locaux majeurs de la transition énergétique, avec la Région, que ce soit en matière de compétences liées au climat (chef de filât « mobilité durable et qualité de l’air« , PLUi, PDUi et PLH, ScoT et PCAET), dans le domaine de la maîtrise d’énergie, ou dans celui de la production et distribution d’énergie.
Bizi énumère les possibilités qui s’offrent à la future CAPB dans le domaine de la transition écologique et plaide pour une forte mobilisation et participation de la société civile d’Iparralde, notamment grâce au renforcement du rôle et de la dynamique du Conseil de développement Pays Basque.
A Bilbao également
Le même week-end, une délégation de Bizi était également présente à Bilbao, pour y participer aux troisièmes rencontres éco-socialistes qui se tenaient cette année en Pays Basque. Plus de 300 militant-e-s, experts, syndicalistes, élus venus d’Amérique latine, du Maghreb et d’Europe y confrontaient leurs débats et expérimentations.
L’objectif est de faire émerger un projet et une stratégie faisant le lien entre la question sociale et la question écologique, de constituer une nouvelle offre politique capable de mobiliser les peuples et différentes communautés du monde entier.
L’atout original du Pays Basque par rapport à la majorité du continent européen était la participation à ces rencontres de la majorité syndicale, autour d’ELA et de LAB, qui s’inscrit dans cette perspective et se pose de plus en sérieusement les questions de transition écologique et de lutte contre le changement climatique.
Du vendredi au dimanche, boliviens, marocains, allemands, grecs, basques, etc. ont planché sur des questions comme celles de la souveraineté alimentaire ou énergétique, les questions de genre ou de migrants, d’éducation, d’emplois et de modèles de production etc.
Un représentant de Bizi, Jon Palais, intervenait le vendredi en ouverture des rencontres, pour analyser la situation post-COP21 et pour théoriser certains concepts stratégiques et axes de travail concrets du mouvement climat.
Son exposé a marqué les esprits et été régulièrement cité en référence tout au long de ces trois jours.
Euskal Herria burujabe
C’est par contre à Garazi que la Coordination de Bizi s’est réuni le premier week-end d’octobre pour plancher pendant trois jours sur la dernière phase d’un important débat en cours depuis avril dernier dans l’association, et qui doit se conclure par une assemblée générale extraordinaire à la fin octobre.
Un bilan des sept premières années de travail de Bizi et un diagnostic de la situation internationale et locale doivent permettre de fixer des priorités stratégiques et des évolutions organisationnelles pour les quatre ans à venir.
La réflexion et le débat portent notamment sur la manière de dessiner un projet de territoire en transition pour Euskal Herria. Ce projet viserait une relocalisation économique, sociale et démocratique, une stratégie de sobriété énergétique et d’économie circulaire, et une souveraineté réelle dans une double perspective globale : contribuer activement à la lutte mondiale contre le changement climatique et préparer le Pays Basque à développer sa capacité de résilience aux crises majeures de plus en plus prévisibles dans divers domaines (énergie, climat, biodiversité, finance, économie, social, démocratie…).