Trois dates importantes
Txetx Etcheverry, membre de la fondation Manu Robles Arangiz. Publié sur Enbata.
18 décembre 2021
Le vote sur le projet de ligne nouvelle LGV qui a eu lieu ce samedi 18 décembre à la communauté d’agglomération Pays Basque marquera longtemps le débat local.
D’une part, bien sûr, parce qu’une majorité supérieure aux trois quarts s’est exprimée contre : 144 voix contre le principe même de cette LGV face à 41 pour ! Ces chiffres seront sans nulle doute martelés tout au long de la bataille qui s’ouvre une nouvelle fois autour de ce dossier.
D’autre part, parce qu’au même moment, le département des Pyrénées-Atlantiques votait pour ce même projet de ligne nouvelle LGV et actait une participation de 54 millions d’euros à son financement.
D’autre part, parce qu’au même moment, le département des Pyrénées-Atlantiques votait pour ce même projet de ligne nouvelle LGV et actait une participation de 54 millions d’euros à son financement.
Nous avons là une photographie claire de la réalité institutionnelle actuelle qui, je l’espère, imprégnera en profondeur les consciences de ce pays. Une institution, la Communauté d’Agglomération Pays Basque, respecte et défend la volonté majoritaire du Pays Basque nord, pendant qu’une autre, le département des Pyrénées-Atlantiques, la bafoue et la piétine.
Ces deux décisions, concomitantes et frontalement opposées, en disent long sur le rôle et la nature de ces deux institutions. Et viennent valider 20 années de lutte pour l’existence institutionnelle d’Iparralde.
5 février ou mars 2022
Le règlement portant sur la compensation n’a finalement pas pu être soumis au débat et au vote de ce Conseil communautaire du 18 décembre. Il le sera normalement lors des conseils communautaires prévus le 5 février ou le 5 mars 2022. Rappelons ici que la compensation, qui existe déjà dans les grandes villes françaises comme Paris, Nantes ou Bordeaux, consiste à obliger les propriétaires voulant louer de manière permanente un meublé de tourisme de type Airbnb à produire un nouveau logement de surface équivalente et situé dans la même zone. Cela rend plus difficile cette pratique qui a un effet net de hausse des prix du marché immobilier et cela protège le parc locatif privé qui abrite une partie de la population locale, et notamment ses secteurs les moins riches.
Rien d’étonnant du coup que certains maires, notamment étiquetés Les Républicains, enfermés dans leurs idéologie néo-libérale, montent au créneau pour tenter de vider de sa substance cette mesure protectrice et régulatrice. Cette contre-attaque est notamment la cause du retard pris pour son adoption et il faudra rappeler à certains leur responsabilité directe dans les congés pour vente qui frapperont ces mois-ci des locataires de logements appelés à devenir des Airbnb permanents.
Il est frappant ici de voir que certains de ces maires sont aussi montés au créneau pour défendre le projet de voie nouvelle LGV (avec le renfort de certains élus PS ou PCF !). Mais il est cependant rassurant de constater qu’ils se sont retrouvés clairement minoritaires au sein de l’institution basque.
Or, les deux questions, LGV et logement, sont bien évidemment liées. Comme l’a rappelé le président de la CAPB pour expliquer qu’il allait, sans état d’âme, voter non au principe de cette voie nouvelle LGV, cette dernière reviendrait “à exproprier une partie de notre population qui ne pourrait plus se loger, en raison de la hausse du prix de l’immobilier, pourtant déjà très élevé”.
18 février 2022
Cinq ans, jour pour jour, après l’opération de Louhossoa, des membres de Bake Bidea et des Artisans de la Paix ont réalisé une action symbolique en déversant un camion de sable devant l’entrée de la sous-préfecture de Bayonne. Il s’agissait d’illustrer le sablier du temps qui s’écoule encore derrière les barreaux des prisons, du temps qui presse pour tourner définitivement une certaine page de l’Histoire du Pays Basque. Si le dialogue ne permet plus d’avancer à ce niveau, alors nous devons créer à nouveau le rapport de forces suffisant pour débloquer la situation et éviter qu’elle ne dégénère totalement.
Cette action à la Sous-préfecture de Bayonne est un message adressé à l’État : un nouveau cycle de mobilisation et d’actions fortes, de désobéissance civile, va se mettre en place pour obtenir la libération des prisonnier.es basques et de toute urgence celle de Jakes Esnal et Jon Parot. Ces actions seront d’une toute autre dimension que le camion de sable déversé ce 16 décembre 2021. Pour cela, un appel est fait à tous celles et ceux qui sont volontaires pour y participer, à se signaler dès à présent auprès de Bake Bidea et des Artisans de la Paix.
La première de ces actions fortes, d’un nouveau genre, aura lieu le vendredi 18 février. Une journée à se réserver dès maintenant pour toutes celles et ceux voulant soutenir le nouveau cycle qui s’ouvre aujourd’hui. Soyons les plus nombreux.ses possible à prendre le relai de Mizel Bergouignan, Mixel Berhocorigoin et Michel Tubiana pour mener jusqu’à son bout le travail entamé à Louhossoa.