Jon Palais : « Ce n'est pas une question morale, une stratégie non-violente est plus efficace »

Jon Palais est l'auteur du livre "Borroka guztien ama" et est également membre du mouvement Bizi !. Il a centré son discours sur la lutte écologiste. Il a commencé par dire que nous sommes déjà en retard, que nous ne pouvons pas éviter le désastre, mais que nous pouvons en atténuer l'effet. Ce n’est pas la même chose que la température augmente de 2,5 ºC ou qu’elle augmente de 2,6 ºC. Chaque dixième a une importance capitale. Sur la base de ses expériences, il a souligné que la seule façon de gagner la bataille est d'utiliser une stratégie sans violence. Selon ses propres mots : Il ne s'agit pas d'une question morale, mais de décider quelle est la meilleure stratégie pour gagner en force et attirer les gens.
Il a invoqué trois raisons principales pour défendre une stratégie sans violence :

2.La violence est très facilement instrumentalisée par le pouvoir. Cela lui donne un bon prétexte pour accroître la répression et délégitimer les revendications. Aujourd’hui, la question du changement climatique n’est pas remise en question. Il s’agit plutôt de savoir qui va proposer une solution crédible aux gens. Lorsque nous recourons à la violence, nous permettons au pouvoir de retirer de la crédibilité à notre lutte. Pour gagner, nous devons obtenir des majorités. Le combat que nous menons doit attirer les gens et la violence a l'effet inverse.
3. Le mode de lutte que nous menons préfigure la société que nous construisons. La violence conduit à l'autoritarisme, à l'invisibilité, à l'exclusion de ceux que nous n'aimons pas. La lutte sans violence contribue à construire une société plus pacifiste, plus démocratique, plus tolérante, plus solidaire.
Ce service est sous-traité par les municipalités de Gipuzkoa et les travailleuses ont des conditions précaires en raison de leur statut de femme. Il y a 20 ans, les travailleuses d'Irun furent les premières à se battre et à remporter la victoire. De nombreuses autres communes ont suivi : Errenteria, Pasaia, Beasain, Tolosa, Zumaia, Hondarribia, Arrasate... Plus de 20 nouveaux accords ont été conclus, dans la plupart des cas grâce à la lutte. La plupart ont dû faire grève. Les travailleuses du secteur ont pris conscience que pour parvenir à des améliorations, il faut une organisation collective et être prêtes à recourir à la grève. Dans certains cas, des améliorations ont été apportées sans grève, mais dans ces cas aussi, les travailleses étaient organisées et prêtes pour faire grève.
Dans ce secteur, les travailleuses sont très dispersées et elles ne se connaissent pas : c'est pourquoi il faut faire un travail énorme pour s'organiser. La formation est nécessaire pour aborder la négociation collective: la formation féministe est indispensable pour qu'elles prennent conscience de l'origine de l'exploitation dont elles sont victimes. "Certaines femmes viennent en disant : je ne suis pas féministe, hein ? Et puis, quand elles sont en grève, on les voit avec le mégaphone crier "Vive la lutte féministe !"
Aintzane conclut son discours en louant la force que ce processus a donnée aux travailleuses. "Quand vous leur demandez quelle est la plus grande réussite dans ce processus, elles répondent : Gagner le respect."